Le séisme de magnitude 7,2 qui a secoué dimanche la province orientale turque de Van, a fait 264 morts, selon un nouveau bilan provisoire donné par le ministre de l'Intérieur Idris Naim Sahin, cité par les chaînes de télévision. Un précédent bilan provisoire donné peu auparavant par le vice-Premier ministre Besir Atalay faisait état de 239 morts et de 1.300 blessés.
Selon M. Atalay, les secouristes ont actuellement accès à toutes les agglomérations frappées par le tremblement de terre et l'Etat met en oeuvre tout ses moyens. Lundi matin les secouristes étaient à la recherche de survivants dans les décombres.
Le séisme d'une magnitude de 7,2 est le plus puissant survenu ces dernières années en Turquie, traversée par plusieurs failles sismiques actives.
A Ercis, un photographe de l'AFP a vu des dégâts massifs dans cette agglomération de près de 100.000 habitants, des dizaines d'immeubles s'étant écroulés.
Nombre d'habitants ont quitté la ville privée d'électricité.
Dans les villes de Van et d'Ercis, les plus proches du lieu de l'épicentre, les sauveteurs s'efforçaient, armés de pelles, d'aider de possibles survivants au milieu des décombres. Ils ont travaillé sans relâche toute la nuit, dans un froid glacial, à la lumière de torches ou de générateurs, pendant que des rescapés privés de toit se sont regroupés autour de braseros ou campaient au mieux sous des tentes, voire à la belle étoile.
Les employés du Croissant-Rouge turc s'affairaient à dresser des tentes dans certains endroits de la ville, distribuant aussi des vivres.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et plusieurs ministres ont visité cette ville dans la nuit pour mesurer l'ampleur des dégâts et ont promis de faire tout ce qui est nécessaire.
Plusieurs centaines de secouristes accompagnés de chiens renifleurs venus de divers endroits de la Turquie, s'acharnaient près de 20 heures après la violente secousse tellurique de retrouver des survivants dans les décombres dans la région sinistrée. Les gens escaladaient les amas de béton en criant : "Il y a quelqu'un ?". La police tentait de repousser les curieux et les ambulanciers attendaient de venir récupérer d'éventuels survivants extraits des ruines.
L'AFP a témoigné à Ercis de secouristes retirant au moins quatre personnes en vie des gravats mais aussi des cadavres.
Près de 1.300 secouristes de 38 provinces, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et six hélicoptères ainsi qu'un avion-cargo ont été envoyés sur les lieux.
Dans la ville même de Van, au riche patrimoine historique située sur les rives d'un lac entouré de montagnes enneigées, les 380.000 habitants ont ressenti très fortement la secousse, qui a suscité une grande panique. La ville abrite une université et plusieurs étudiants sont portés disparus, selon les médias.
"C'est un puissant séisme (...) Entre 500 et 1.000 personnes pourraient avoir perdu la vie, mais il s'agit d'une estimation", avait aussi indiqué Mustafa Erdik, le chef de l'Institut sismologique de Kandilli, à Istanbul (nord-ouest).
Un séisme de cette puissance est d'autant plus susceptible de causer des dégâts en Turquie que de nombreuses habitations ont été construites sans normes anti-sismiques, ont averti les sismologues qui s'accordent à penser que cette situation a aggravé le bilan de ce sinistre, alors que l'activité sismique dans cette zone n'est un mystère pour personne.
"La Turquie n'est pas un pays préparé aux séismes, pour ce qui est de la qualité des constructions. Il semble que nous n'avons pas tiré les leçons des précédentes catastrophes", souligne le professeur Tugrul Tankut de l'Université technique du Moyen-Orient (Odtü) à Ankara.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et Israël --malgré la crise diplomatique avec Ankara--, ont proposé leur aide.
Deux violents séismes dans les régions industrialisées du nord-ouest de la Turquie avaient fait environ 20.000 morts, en août et novembre 1999.
En 1976, un tremblement de terre avait fait plus de 3.800 morts à Caldiran, dans la province de Van.
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